Effectivité des droits culturels et retour des biens culturels africains pillés sous l’empire colonial: pallier les écarts entre textes et contexte
DOI:
https://doi.org/10.29053/2523-1367/2025/v5a13Palavras-chave:
retour des biens culturels, effectivité des droits, système africain, reconstitution du patrimoine culturel africain, décolonisation et justice culturelleResumo
Le présent article s’inspire du thème de l’Union africaine pour l’année 2021 – «Arts, culture et patrimoine: leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons» – pour aborder la question du retour ou de la restitution des biens culturels africains acquis de façon irrégulière durant les périodes de la colonisation et de l’esclavage. Il part du constat selon lequel le
système africain dispose d’un corpus normatif et jurisprudentiel substantiel en matière des droits culturels. Cependant, ses principaux instruments ignorent cependant la question du retour des biens culturels. Cette question
trouve un relai favorable dans une mosaïque des textes disparates – qui réglementent le secteur de la culture en général – dont l’émanation institutionnelle est aussi multiple que diversifiée (Union africaine, UNESCO
et Assemblée générale des Nations Unies). L’analyse de ces textes permet d’établir un lien de causalité entre retour des biens culturels africains et effectivité des droits culturels. Cet article avance l’hypothèse selon laquelle le retour de ces biens serait non seulement un mode de réparation du crime colonial mais surtout une contribution à l’effectivité des droits culturels. Parlant des blocages qui minent la concrétisation du rapatriement de ces biens, cet article critique le développement d’un certain nationalisme artistique et culturel – consécutif au caractère fragmentaire des politiques étatiques en la matière – générateur d’innombrables impasses. Il préconise en palliatif l’harmonisation des politiques culturelles à l’échelle régionale