Les crimes verts des organismes génétiquement modifiés et la promotion de la sécurité alimentaire au Kenya

Auteurs

  • Charles A Khamala

DOI :

https://doi.org/10.29053/2523-1367/2022/v6a13

Mots-clés :

genetically modified organisms, food security, Kenya

Résumé

L’insécurité alimentaire au Kenya entrave les progrès vers le développement durable. Si la Constitution kenyane garantit à toute personne le droit à une alimentation de qualité acceptable, elle interdit également la mise en danger de
l’environnement et de la santé. Il est important de savoir dans quelle mesure et comment investir dans la technologie des organismes génétiquement modifiés (OGM) comme méthode alternative de production alimentaire. Dans ce contexte, les scientifiques ne devraient pas se voir refuser la possibilité d’harmoniser la tension entre la sécurité environnementale et la sécurité alimentaire tout en défendant le développement durable. D’un point de vue scientifique, les cultures d’OGM sont
durables, malgré le cadre social et politique rigide de l’Union africaine. Cependant, le rôle de chaque État, qui doit fournir des ressources suffisantes et du personnel chargé de faire respecter la loi, est crucial. Un système de réglementation des OGM aborde la sécurité environnementale et la santé humaine, en adoptant explicitement la notion de risque de développement. Ceci dit, l’interdiction des aliments OGM par le gouvernement kényan en 2012 découle du rapport Séralini, qui affirmait à tort que le maïs génétiquement modifié provoquait le cancer chez les rongeurs. Le ministère de la santé a créé un groupe de travail chargé de déterminer si le pays était disposé à adopter les OGM. Bien que son mandat soit arrivé à terme en 2014, le rapport du groupe de travail n’a pas été rendu public. En 2015, la Haute cour a rejeté, comme étant prématurées, les demandes de participation publique sur l’opportunité de lever l’interdiction des OGM. En 2022, le président Ruto a levé l’interdiction. On peut
soutenir que, tout en autorisant l’expérimentation des OGM, il est prudent de prescrire des sanctions pénales. Au-delà des notions anthropocentriques, la criminologie verte offre un cadre permettant d’analyser les dommages environnementaux légaux et illégaux et d’évaluer l’évolution de la politique kenyane en matière d’OGM. La Constitution prévoit un droit à l’utilisation durable et établit également des mécanismes d’application pour contraindre à la cessation et à la
restauration. Pourtant, en l’absence de conséquences punitives, la réglementation sur les OGM risque de ne pas dissuader les contrevenants de contaminer l’environnement.

Téléchargements

Publiée

2023-10-04

Comment citer

Les crimes verts des organismes génétiquement modifiés et la promotion de la sécurité alimentaire au Kenya. (2023). African Human Rights Yearbook Annuaire Africain Des Droits De l’Homme, 6(1). https://doi.org/10.29053/2523-1367/2022/v6a13

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