La question homosexuelle en Afrique: entre droit, politique et éthique

Autores

  • Ousmanou Nwatchok Docteur en science politique, Enseignant à l’Institut des relations internationales du Cameroun, Chercheur au CLESID (Lyon) et au CARPADD (Montréal)
  • Abdoulaye Sylla Enseignant à l’Université Paris Nanterre, Membre du Centre de droit international de Nanterre (CEDIN)

DOI:

https://doi.org/10.29053/2523-1367/2020/v4a11

Palavras-chave:

homosexualité, hétérosexualité, Afrique, droits de l’homme, pratique contre-nature, éthique, politisation de l’homosexualité, religion

Resumo

RÉSUMÉ:

Cette contribution cherche à savoir si, en Afrique, l’homosexualité est perçue comme faisant partie des droits de l’homme ou si, au contraire, elle est considérée comme une pratique contre-nature. Après avoir parcouru et analysé certains ordres juridiques nationaux des États africains à cet effet, nous avons constaté que 37 d’entre eux, sur 55, incriminent l’homosexualité, en la qualifiant globalement de «pratique contre-nature». Ceci signifie que la majorité des États africains ne reconnaissent pas la pratique des relations intimes entre personnes de même sexe comme un droit naturel. Paradoxalement, les homosexuels sont persécutés au sein même de la minorité d’États qui reconnait cette pratique sexuelle. Au plan continental, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 n’a pas consacré, de manière explicite, l’homosexualité. Le droit à la famille, qu’elle consacre en son article 18, est généralement compris dans le sens du couple hétérosexuel, considéré comme «l’élément naturel et la base de la société». En conséquence, les ordres juridiques africains perçoivent l’homosexualité comme une déviation à la loi de la nature, relative à la pratique sexuelle, et à la procréation assurant la survie de l’espèce humaine. L’homosexualité est-elle un droit ou simplement un acte contre-nature? Telle est la question fondamentale que cette contribution tente d’analyser.

 

TITLE AND ABSTRACT IN ENGLISH: Homosexuality in Africa: between law, politics and ethics

Abstract: This contribution examines whether homosexuality in Africa is perceived as a human right or whether, on the contrary, it is regarded as an unnatural practice. After a review and analysis of the national legal orders of African states to this effect, the article finds that 37 out of 55 states criminalise homosexuality as an ‘unnatural practice’. This means that the majority of African states do not recognise the practice of intimate relations between persons of the same sex as a natural right. Paradoxically, homosexuals are persecuted even within the minority of states that recognise this sexual practice. At the continental level, the 1981 African Charter on Human and Peoples’ Rights did not recognise homosexuality. The right to family, enshrined in article 18, is generally understood to apply to heterosexual couples who are considered as ‘the natural element and basis of society’. Thus, the African legal system perceives homosexuality as a deviation from the law of nature relating to sexual practice and procreation that ensures the life of the human species over time. Is homosexuality a human right or merely an unnatural practice? This is the key question which this article seeks to address.

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Publicado

2022-03-03

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Como Citar

La question homosexuelle en Afrique: entre droit, politique et éthique. (2022). African Human Rights Yearbook Annuaire Africain Des Droits De l’Homme, 4. https://doi.org/10.29053/2523-1367/2020/v4a11

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